Jaden chez les PTC [HOF Ashen + Aclcla + Dontcha sur Uther]

Admin Nombre de messages : 153 Date d'inscription : 29/07/2008

RP en deux parties, cet enfoiré de forum me dit que je dépasse la limite autorisée u__u

Le chasseur filait à toute allure, cherchant une trace quelconque d'humanité dans le vide de l'espace. Les étoiles n'étaient plus que des traînées blanchâtres sur un fond d'ombre, comme des néons dans la nuit qui attiraient les nuisibles ; les astres ont, regroupés autour d'eux, trop d'hommes pour se sentir à l'aise. Des nuées de soleils et de planètes s'amoncelaient parfois en nuage chatoyant. Les nébuleuses, les galaxies ; tout semblait s'agencer magnifiquement dans un balet de couleurs somptueux et un calme aussi religieux que dans une église. Pas une bruit, pas un son, pas un mouvement ; on aurait dit que tout semblait parfait, le silence était d'or et la lumière d'argent ; qu'aurions nous à redire sur un tableau aussi sublime qu'apaisant ? Ca et là, on remarque que certaines étoiles, petites lucioles dans l'immensité sombre de la nature, s'éteignent ; d'autres s'allument ; c'était comme si quelqu'un s'amusait avec les interrupteurs du monde, comme si ce quelqu'un cherchait à guider nos sens vers ce qu'il y a de plus beau ; comme si cette personne même voulait que nous nous dirigions vers la lumière et non dans les ténèbres. Qui est-ce ? Un ancêtre ? Un esprit supérieur, des aliens ? Est-ce toi, mon Dieu ? Toi qui veut me guider jusqu'à toi, qui vient chercher ma vie et ma loyauté ? Est-ce toi qui guide mon regard sur ces destinations lointaines, que tu daignes me désigner comme chance pour mon salut ? Est-ce toi qui m'insufle cette vie ? Est-ce toi, mon Dieu ?

Il est perdu. Il cherche ; il est seul. Il fait froid ; il a peur, il déteste avoir froid, il ne supporte pas la terreur. Que dire de cet homme qui vole, sans compagnon, à travers l'immensité d'un désert plus noir encore que le coeur d'un homme ? Que fait-il ici ? Il cherche. Oui, il cherche. Quoi ? Un autre homme, une femme, un enfant peut-être ? Une trace quelconque de son passé, d'un avenir encore flou, d'une vie peut-être révolue ? Ne se cherche-t-il pas lui-même, en fin de compte ? Ne désire-t-il pas trouver ce qui incombe le plus à son être, sa propre personalité ? Qui est-il ? Le sait-il seulement ? Sa vie dépend de peu de choses : ce qui reste dans ses réservoirs. Une, peut-être deux centaines d'années lumières ; tout au plus. C'est peu. Son existence ne tient plus qu'à cela : une infime partie d'un liquide combustible qui aurait pu le ramener chez lui. C'est presque rien ; sa vie ne tient plus à rien. Pourquoi ? Comment en est-il arrivé là ? Ca aussi, ça tenait à peu de choses. Il était seul. Il sentait qu'il allait mourir. La mort ? Il y a quelques jours, à peine, ça lui semblait être une idée saugrenue, éloignée, réservée à ces personnes qui ont passé l'âge fringuant où ils pouvaient faire les fiers dans un monoplace. Il pensait - penser, ç'avait bien été là son erreur - qu'il avait le temps. Comme il pensait avoir le temps de lui dire qu'il l'aimait. Il pensait avoir le temps de continuer la lutte, de voir ses amis. En fait, il pensait avoir le temps de vivre, et, ironiquement, il n'a aujourd'hui plus que du temps pour mourir.

Comment ? Qu'a-t-il fait pour mériter cela ? Rien. Personne n'aurait pu mériter une telle chose. Il était abandonné. Tellement de choses qu'il aurait voulu faire, tellement d'envies à assouvir. Il se sentait vidé de sa contenance : existait-il seulement encore de la matière à laquelle il pouvait se raccrocher ? Ses mains se crispaient sur le manche à balais pour maintenir un semblant de cap. Il était de plus en plus difficile de respirer ; ses muscles s'atrophiaient un à un, cherchant désespérement un peu d'air. Le système de recyclage n'avait plus aucune efficacité. Des larmes coulaient lentement sur ses joues sèches. Il avait les lèvres craqelées ; cela devait faire des jours, des mois peut-être, qu'il n'avait pas bu une goutte d'eau. Les yeux à demi fermés, il tentait de rester éveillée, de rester vivant ... De rester humain. Humain ? Il ne sentait plus aucune humanité en lui. Il ne se sentait plus vraiment vivant. Plus vraiment comme appartenant à ce monde, à cet univers, à cette dimension. Ca semblait irréel, complètement faux.

La douleur devenait fulgurante. La vie s'écoulait de son corps, peu à peu. Il se sentait faible. Il avait perdu l'envie de se battre. Il n'arrivait plus à penser. Il ne se souvenait plus de sa vie d'avant, celle qu'il menait lorsqu'il était encore vivant. Cet être qu'il était, cette existence qu'il menait. A quoi pouvait ressembler son univers sans aucun repère ? Il avait perdu ses marques ; il tâtonne maintenant dans le noir, à la recherche de la vérité. A la recherche de nouveaux piliers. A la recherche de lui même.

Il relève les yeux. Dans l'infinie ténébreuse, loin devant lui, une gigantesque gerbe de lumière explosa ; c'était comme si on avait laissé tomber des pots de peintures multicolores sur le sol. Chaque ton était différent, chaque nuance s'accompagnait d'une touche chatoyante, animation dotée d'une vie propre, volonté permanente d'être simplement magnifique. Son regard se mit à briller, il entrouvrit les lèvres ; la supernovæ retentissait dans un ballet d'ombres, de lumières, de sons et de vitalité. De qui était-ce l'œuvre ? Un être autre, supérieur, encore toi mon Seigneur ? Et si, et si ... Il semblait s'endormir dans cette douce torpeur, calme, apaisé. Une petite perle coula sur sa joue ; une larme qui brisa à elle seule son immobilité.

Il rouvre les yeux, sourit. Il a trouvé ce qu'il cherchait. Bêtement, né d'un hasard, il vient de trouver l'espoir.

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Admin Nombre de messages : 153 Date d'inscription : 29/07/2008

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"Cible repérée. Passage des ailerons en mode offensif. Assaut engagé, propulseurs à 70%. J'amorce la descente, suivez moi."

Aclcla braqua à bâbord et le chasseur plongea en direction de l'étoile. Tandis que le monoplace fonçait droit sur sa cible, à son bord, le Prince porta à ses lèvres le pendentif de sa femme, qu'il avait enroulé autour de sa main, et l'embrassa furtivement pour se porter chance. Il ferma les yeux quelques secondes et se concentra sur sa cible. Ils arrivaient juste à temps, et c'était un gros poisson. Impassible, il tourna les yeux sur chaque côté de son cockpit, posant le regard sur chaque division de son escadrille. Il fixa à nouveau la tranchée devant lui. Des airs de déjà vu. Ils se trouvaient dans un mince couloir d'acier et de tôles. Une douzaine de chasseurs le suivait. Pas un sourire ne s'afficha sur son visage lorsqu'il tira des salves ioniques sur les tourelles de l'étoile qui l'empêchait d'avancer ; il semblait être complètement insensible à ce qui l'entourait ; comme s'il ne ressentait rien, il largua ses deux bombes à plasma condensé dans la bouche d'aération du générateur gravitationnel. Pas plus d'émotions n'étaient visibles sur son visage alors qu'il s'envolait à fond vers une autre cible, sans se retourner sur la gigantesque explosion derrière lui ; machinal, diaboliquement efficace ; sans aucun sentiment il détruisait ses ennemis, et c'était le deuxième en une semaine. Et pas des moindres. Il avait eu tout le temps de se préparer. Tout le temps. Il était devenu une véritable machine à tuer. Il s'en fichait. Il s'était toujours moqué de ce que les autres pouvaient penser. Il faisait son chemin. Tant mieux, tant pis ; ceux qui pouvait porter un jugement étaient détruits. Il ne cherchait plus à prouver aux autres qui il était. Il avait réussit à se trouver lui-même. La deuxième étoile vola en éclat, il se dirigeait vers sa troisième conquête, toujours aussi froid, toujours aussi calculateur. Toujours aussi précis. Elle explosera une trentaine de secondes plus tard.

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Dontcha posa sa coupe et s'assit dans le fauteuil, posant sa jambe droite sur son genoux gauche, une main sur la cuisse. Le cigare qu'il avait à la bouche diffusait une odeur âcre accompagnée d'une fumée sombre, et son visage balafré se tordait parfois en un rictus amusé, généralement lors des retentissantes déflagrations. Il reprit son verre et sirota à nouveau un breuvage verdâtre et vaporeux. Il avait suivit des yeux l'escadrille d'Aclcla pendant une bonne demie heure, mais maintenant, son regard s'était posé sur les deux hommes qui se tenaient droits, devant la baie d'observation. C'était un duo étrange. Celui de gauche était un Protecteur. Son uniforme ne faisait aucun doute ; et au vu des galons, il était sûrement à un rang fort élevé. A côté de lui était un homme d'une haute stature, et c'était bien là le maximum que l'on puisse dire de lui. Au mieux, rajouter qu'il était mystérieux et vêtu de plusieures capes noires superposées, de sorte qu'on ne puisse distinguer de lui qu'une silhouette sombre et floue. Dontcha lui-même ne savait pas qui il était. Il avait maintes fois cherché à croiser le regard de l'individu, ou une partie de son visage ; sans succès. L'homme - si c'en était un - conservait un anonymat jalousement gardé. Ashen et lui mesuraient la même taille. Peu importe qui cet homme était, le Prince Portecteur le traitait avec un respect qu'il n'accordait qu'à ceux de son rang ; de plus, ce type en imposait autant qu'un haut seigneur. Mais, à moins que les clochards soient des seigneurs, cet homme là n'était personne.

Ils parlaient depuis bien avant la bataille, mais cela faisait environ une demie-douzaine de minutes que le silence s'était installé entre les deux hommes. Ashen invitait rarement des spectateurs à ses combats. Il avait dû faire une exception. Lorsque la moitié des Etoiles de la Mort d'Uther furent détruites, Ashen invita son compagnon à s'assoire plus près des postes de commandements. Et la discussion reprit de plus belle, mais Dontcha ne comprenait rien à cette langue qu'ils employaient. Les deux hommes traversèrent le ponton au dessus des opérateurs, tournant le dos à la bataille, marchant en direction du fumeur de cigares. Ce dernier se leva vivement en les voyant arriver, mais il ne réussit point à s'imiscer dans la conversation.

"C'est un beau vaisseau que tu as là, Ashen."
"L'Insaisissable. Ma nef personnelle de combat ... Eh oui. Mais tu en avais un, de vaisseau, toi aussi, non ? Le Bravoure, je ne me trompe pas ?"
"Qu'est-ce que tu crois ? Il a été détruit en même temps que le reste."
"C'est moche. Je ne peux pas te rendre ton Empire, tu le sais. Ni la vie des êtres qui te sont chers. Mais je peux t'aider, et te donner un vaisseau."

Ashen leva la main, sortant de sa poche un holocron. L'image tridimensionnelle représentait une nef longue et effilée, d'une superbe facture ; le bâtiment devait faire dans les trois cent mètres, et comprenait un poste de commandement qu'on distinguait sous une immense baie vitrée aux deux tiers du vaisseaux. La coque était courbée de façon concave, donnant un aspet ouvragé à l'appareil qui tenait une aérodynamicité à toutes épreuves. Deux larges ailes recourbées, à l'instar de celles des rapaces, poussaient sur les côtés, de façon triangulaire. Elles portaient l'armement : des canons à plasma dernière génération, YV-72, les meilleurs du marché depuis des lustres, tous droits sortis des laboratoires de recherche Protecteurs. Ils étaient accompagnés de trois batteries de canons ioniques et laser, de chaque côtés. Les canons jumélés étaient dissimulés sous l'aile, de sorte que la nef donnait l'impression d'être désarmée. A l'avant, deux nouvelles batteries ioniques implantées dans la coque permettaient un tir de face. A l'arrière, les propulseurs avaient été conçus spécialement pour le vaisseau : propulsion hyperespace de Quinzième Génération, à fusion nucléaire du deutérium. La molécule du carburant était cassée à son stade le plus petit : l'atome. Cet atome, lui même composé de neutrons et de protons, dégageait alors une énorme quantité d'energie qui permettait au bâtiment de bouger son énorme masse. Mais c'était la fusion des nucléons - les protons et le neutrons - qui donnait au vaisseau la capacité de traverser l'univers en un temps record. Sans aucun doute, c'était le vaisseau le plus rapide de la flotte. Mais bien entendu, il y avait une contrepartie à un tel présent. L'homme encapuchonné releva les yeux vers son interlocuteur.

"Du stade de Seigneur, je passe à l'un des Commandants de ta flotte ?" questionna-t-il.
"C'est un peu ça. Mais c'est déjà mieux que ce que eux t'ont offert."
"Pas dur ..."
"Pas dur de faire mieux que rien," répliqua Ashen, d'un sourire amusé.

Les deux protecteurs se regardèrent. Dontcha tendit un cigare à Ashen, qui le refusa. Il préféra prendre une coupe d'un liquide doré, goûteux, avec de miniscules bulles de gaz carbonique qui remontaient le long des parois du verre. Il le sirota doucement, comme s'il attendait quelque chose. Son regard fixait la capuche noire de l'homme près de lui. Un nouveau silence s'installa. Lui, c'était à travers la baie en plastacier qu'il regardait, cherchant une réponse dans les étoiles. Une nouvelle explosion retentit. Dehors, dans l'immensité glaciale de l'espace, le calme et le silence étaient troublés par un homme qui conduisait trois flottes comme un maître. Le chasseur d'Aclcla, qu'il avait monté lui-même, de ses propres mains, filait à toute allure vers une nouvelle Etoile. Il ne devait en rester plus qu'une dizaine, tout au plus. Pire qu'un coup porté à leur Seigneur, c'était une attaque personnelle. Et c'était même la raison de la coalition des trois Princes Protecteurs. C'était cette même raison pour laquelle l'homme en noir se tenait aux côtés d'Ashen. Uther avait dépassé les limites. Ses vaisseaux avaient été vus près des colonies, en ruines, du Seigneur Shugar. Et ça n'avait pas plû à ce dernier. De plus, il n'avait pas apprécié que la mémoire du seul Seigneur Ragnar0k qu'il respectait soit bafouée à ce point. La femme de Jaden Corhs avait été chassée de l'Assemblée, puis traquée et abbatue par deux Héritiers qui, aujourd'hui, sont la priorité numéro un de l'univers, deux seigneurs déchus à attraper morts ou vifs. L'Empire du mari de la jeune femme, qu'elle avait prétendu pouvoir reprendre, était tombé en ruines, sujet à des révoltes et des coalitions contre toute forme d'autorité. Ashen n'avait pas suporté de voir que son ami n'avait pas reçu l'honneur qui lui était dû. Rapidement, il a fait une affaire personnelle de ce cas, et un véritable climat de guerre s'était installé entre lui et le Deuxième de l'univers, Uther.

"J'aurais aussi besoin d'un vaisseau grâce auquel je pourrais voyager seul."
"Accordé. Je peux savoir pourquoi ?" questionna Ashen.
"Pour retrouver ceux que j'aime." répondit l'homme.
"Je vois."

A nouveau, un silence. Les opérateurs transmirent un appel d'Aclcla. La bataille était gagnée, c'était la débandade en face. Pas un seul survivant, méthode spéciale oblige. Dontcha hocha la tête, satisfait. Ashen se tourna à nouveau vers le mystérieux individu qui les accompagnait.

"Tu sais, j'ai trouvé un nom pour ton vaisseau." proposa-t-il.
"Ah oui ?"
"Oui ... Le Vengeur."
"Vendu."
"Alors tu es d'accord ?"

Dehors, la dernière étoiles vola en éclat, envoyant des débris de métal et de cristal dans tout le système solaire. Les recycleurs étaient déjà au travail, capturant la moindre parcelle de ressources utle. L'homme soupira. D'un geste désinvolte de la main, il retira la capuche qu'il portait. Son visage avait durcit, il y avait bien une ou deux cicatrices çà et là, mais globalement, il était resté le même homme.

"Très bien, j'accepte." avoua-t-il d'une voix rauque, comme s'il n'avait pas desserré les dents depuis des lustres.
"Jaden, bienvenue chez les Protecteurs." murmura Ashen.

Il tendit la main vers l'ancien Héritier, fixant son regard gris de brûme, autrefois argenté et pétillant. Jaden sortit une main de sous ses vêtements et serra celle d'Ashen.

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