Il y avait un bruit insoutenable , une fumée noire, intense, mais qu'était-ce ?
On vit surgir un vaisseau endommagé, déchiré, morcelé, scindé en trois parties, un vaisseau qui avait dû avoir une certaine classe .Certains reconnurent le fuselage mais rien ne pouvait être confirmé; les lueurs du soleil et cette épaisse fumée noire rendaient impossible l'identification du vaisseau.
"C'est le seigneur Loucian, s'exclama alors un jeune homme
- Oui, c'est lui, on reconnait là , son insigne sur le derrière de l'appareil"
Le peuple était fou de joie à l'idée que Loucian était revenu sain et sauf de sa dernière bataille. Tous l'applaudirent, c'était l'euphorie, ils scandaient son nom, hurlaient leur joie en l'honneur du héros. Un immense sourire illuminait le visage de chacun de ces hommes.
A peine descendu de son vaisseau malmené par sa dernière épopée guerrière, Loucian d'un pas fort et décidé traversa tous les halls du quartier général Urden Fallen. Le peuple s'agenouilla spontanément face à cette aura charismatique qui émanait du héros. Il était le héros de la communauté, lui, qui avait tant fait pour nous, lui qui était à la disposition du peuple au péril de sa vie, lui qui aurait tout fait pour voir un sourire symbolique. Homme de foi et de bonté , il était tant respecté malgré le sentiment de chaos qui régnait au sein de cette enseigne morbide avec ces murs en granite donnant un aspect de froideur à cet environnement taché du sang de l'ennemi qui tentait sans cesse de s'infiltrer dans ce noble QG . Il tenait son épée d'une ténacité féroce. Elle sentait encore le fer battu et la sueur d'un combat sans pitié ,des taches de sang à foison sur toute la lame . Loucian se sentait rasséréné d'en avoir enfin terminé. Il poussa les portes de l'assemblée, tous les membres se levèrent et exécutèrent ensemble le signe distinctif d'amitié et de reconnaissance envers Loucian. Il déposa son épée sur la table, puis son casque fêlé ,il retira avec délicatesse son plastron maculé de sang et criblé de balles photoniques puis il prit la parole :
"Ô dirigants Urden Fallen, moi Loucian fils d'Hérégé et de Lukima, héritier des plus hautes terres de nos contrées, partisan de la survie du peuple Urden Fallen, Chevalier de la Sainte Confrérie Suprême Urden Fallen, décoré de nombreuses médailles directement déposé par le Roi en personne, je vous demande humblement de m’octroyer le droit de parler . Aujourd’hui, j'ai survécu à cette bataille, mon ultime bataille car j'ai décidé de me retirer, de me reposer de toutes ces années passées à servir mon peuple et mon Roi. Cette dernière bataille a été douloureuse, et je ne saurais vous la décrire tant elle fut cruelle et violente.
- Racontez nous, Ô bon Loucian.
- Ce fut un début de bataille comme les autres, une nuit éclairée par les lumières divines, les chasseurs légers en front de garde, les destructeurs en protection à l’arrière, lorsque survint l'armée ennemie , je n’en crus pas mes yeux ; une flotte innombrable… nous étions en infériorité numérique, je ne pouvais que compter sur mes talents de stratège .
« Chef , s’écria mon second, la dernière frégate vient d'être touchée de plein fouet par des lasers lourds, il faut sonner la retraite mon général, je ne veux pas rester dans ce merdier !!! »
Tels furent les derniers mots de mon commandant, il mourut dans mes bras après que nous fûmes touchés. Je lui dit alors, en proie à mon esprit patriote et peut être égoïstement :
« Les ordres, ce sont les ordres, on doit tenir jusqu'à l'attente des renforts ! »
Mes premières larmes coulèrent , mon meilleur commandant , lui, père de trois enfants, lui qui m'avait secondé au fil de toutes ces années, lui qui était devenu plus qu’un ami, un frère venait de s’éteindre dans mes bras. Je me repris après quelques minutes de tristesses, je devais avant tout penser au reste de mes soldats et à la survie du royaume, je pris donc les choses en main. J'accourus armé jusqu'aux dents dans mon vaisseaux royal , et partis à la poursuite du quartier général du générale ennemi .... pendant que le reste de mes flottes me protégeait jusqu'à leur dernier souffle. Cette opération me paressait impossible. Pourtant, arrivé dans la soute de la frégate ennemie, je compris que cette action serait décisive dans cette bataille quitte à risquer la vie de tout mon équipage. Je m’infiltrai dans le vaisseau, j'entrouvris une écoutille pour remonter dans un tuyau d'aération, j’avançai accompagné de rats et de poussière. Ce fut alors que j'entendis la voix des plus agaçante de .... Le son de cette voix éveilla en moi le souvenir de mes soldats morts pour une inutile bataille, de mon commandant ayant péri dans mes bras, mais je ne pouvais pas m'apitoyer sur mon sort. Je devais me venger terriblement. Avec mon laser, j'ouvris le tuyau et arrivai dans la salle où je trouvai ..... . Nous étions seul à seul, ces gardes rapprochés s'occupaient de la gestion des flottes. Quant à ... , il était si grand que jamais je n'aurais pu concevoir une telle grandeur pour un homme, était-ce un homme ? Je n'avais le temps de réfléchir, je sautai près de lui et commençai la bataille . Le bruit de nos deux sabres laser retentit partout dans le vaisseau, des mécaniciens s’approchèrent pour contempler cette bataille mythique . Dix minutes s’écoulèrent sans qu’aucun de nous ne prenne le dessus, le combat battait son plein, l’issue pouvait arriver d’un moment à l’autre. Ni lui ni moi n’étions prêt à baisser notre garde.Soudain une douleur intense me saisit, ma jambe droite venait d’être touchée par un coup d’une rare violence… ma jambe ne répondait plus, mon sang s’écoulait en un flot ininterrompu jusqu’au sol. Les minutes m’étaient comptées. Puissant dans mes dernières ressources, surmontant la souffrance qui me rongeait, je fis une dernière charge. Je savais à cet instant précis que c’était mon dernier espoir. Je parvins à placer un coup sur son épaule gauche, frappant de toutes mes forces avec la rage d’un homme condamné. Une large blessure s’ouvrit atteignant son poumon gauche. Il était désormais inférieur à moi, telle une abeille privée de son dard.J'avais le dessus mais il n’était pas prêt à rendre les armes, nous continuâmes la bataille. Vint alors le coup fatal quand je le frappai dans l'estomac avec une rage féroce. Je hurlai : « Pour mes hommes ! »
..... tomba à genoux, essuya la sueur sur son front, déposa son arme, puis regarda le ciel et me dit :
« C’en est fini de mon royaume, mais je me suis battu jusqu’à mon dernier souffle, tu fus un adversaire digne, mon dernier combat fut magnifique
Du sang noir sortit de sa bouche qui se tordit dans un dernier rictus. Je repris espoir, j’étais victorieux, j’étais Napoléon triomphant de la perfide Albion. Je partis donc saboter le vaisseau ennemi. Cependant, alors même que je me croyais sorti d’affaire, je fus touché par un pistolet photonique, je me retournai et je vis .... qui gisait par terre, raide mort, avec à la main son pistolet ; le dernier geste d’un homme prêt à tout pour me tuer mais mon plastron avait heureusement arrêté quelques balles, mais j'étais mal en point. Je pris le temps nécessaire au sabotage du vaisseau, les salles des machines puis la salle de commande pour détruire les TK-X3. le sabotage fut un succès.
Avec une main pour arrêter l’hémorragie, je repartis à mon vaisseaux royal puis décollai à toute vitesse. Je ne pouvais faire autrement que de traverser le champs de batailles . J'étais en sueur, la chaleur était insoutenable à cause des tirs laser qui surchauffaient l’atmosphère. Les balLes sifflaient de partout, aucun îlot de paix ne pouvait accueillir ma retraite. Je traversai à pleine vitesse le champs, je me retournai et je vis mon aile gauche tomber dans le vide, le vide un désespoir sans fin dans lequel nul homme n'espérait tomber. Presque arrivé au bout , je fus pourchassé par 2 chasseurs légers ennemis ,ils me criblèrent de balles, je sentais à nouveau que ma fin était proche. Mais je ripostai et ma dextérité me permit d’abattre mes deux assaillants. Vint l'heure des trompettes plasmiques, je compris enfin que l'ennemi sonna la retraite. Cependant ce ne fut pas une victoire pour moi au vu des pertes que nous avions subies, le moral n'était pas au beau fixe. Il me restait une poignée de soldats, tous les moyens de communication étaient H-S , il fallait au plus vite des renforts pour tenir cette zone comme le stipulaient les ordres:
« Il faut tenir coute que coute . »
Ces ordres m'auront fait perdre bien plus que des amis ; Ainsi mes dernières troupes et moi rentrâmes au quartier général. Les renforts sont partis nous remplacer. La mélancolie est dans le cœur de tous mes hommes, quant à moi la tristesse a cédé la place à un profond sentiment de dégout, je veux reprendre gout à la vie, Voilà, telle est mon histoire, celle de mon ultime bataille.
Ven 8 Aoû - 12:51